Au fil de l'autre

Carnet de notes de mes explorations: filage, tissage et teintures

Torchon chamarré (2) - ourdir

En structure fin/épais, toile diversifiée (nr 113).
J'ai choisi les couleurs (billet 1), j'ai placé les pelotes sur le cantre, je partage ici les photos de l'ourdissage.

Je ne suis même pas encore sûre du modèle final. On y travaille au fur et à mesure de la journée avec Betty, qui a récupéré mes wifs sur son logiciel pixelloom. Elle les développe à l'écran pendant les pauses où elle ne s'occupe pas des autres élèves ou de mes bêtises à l'ourdissage. On discute du projet final au fur et à mesure.

Je suis ébahie de constater avec quelle finesse Betty peut se plonger dans le projet de chaque élève, en un jour seulement - surtout quand le projet est si éloigné de ses propres goûts. Disons qu'elle ne tisse pas aussi baroque que moi.

J'ai donc mon choix de couleurs, je transporte les bobines de fil sur le cantre à 10 pelotes (que je n'ai pas chez moi, ici c'est d'un luxe!) et je peux ourdir.




Avant d'ourdir, j’ai calculé la densité. J'enroule les fils sur 4cm, par sécurité alors que d'habitude 1 à 2 cm suffisent. Mais ici, le jeu fils fins/fils doubles n'est pas simple.

J'enroule un triple fil et deux fils fins (l’un d’une main, l’autre de l’autre main) : j'obtiens 11 répétitions d’un gros-deux fins, soit 33 fils/4 cm = 8.25 tours/cm. Mais ce calcul n'est pas valide en concret: je calcule plutôt selon les gros fils, vu que les fins ne pèsent quasi rien. Je suis plutôt à +-3 gros fils par cm (11 sur 4cm) - ce qui changera l'empeignage. Le projet est en toile, mais on ne divise pas par deux comme il est usuel de le faire : avec Betty on choisira d'empeigner une répétition de (1 gros fil et 2 fins fils par dent sur 3 dents, 1 dent vide) - ce qui équivaut à une densité de 3 fils par cm. Juste?



Chez Artissage, je monte la chaîne d'arrière vers l'avant, alors que mon habitude est d'avant vers l'arrière. Tant qu'à faire, autant pratiquer le plus de variantes possibles pour affiner le métier.

Dans ce contexte, on fait deux encroix: encroix véritable (de chaîne), qu'on croise fil à fil, et l'encroix de rateau, qu'on croise par groupe selon la densité en rateau: ces groupes se placent ensuite dans la bonne dimension dans le rateau.

Ourdir en prévoyant l’encroix de rateau : au début, je trouvais ça du temps perdu. Cette fois-ci, j’ai mieux compris l’utilité : tout est déjà calculé pour la répartition dans le rateau. Juste une petite gymnastique mentale : on ne croise pas à l’encroix d’avant comme à l’encroix de rateau. Dans mon cas présent, 5 fils au cm prévus, j’encroise-rateau tous les 15 fils (les cotons sont triplés), alors qu’en encroix-avant, je crois tous les 3 fils (soit un gros).



Encroix de chaîne classique. Moins classique: malgré les remarques de Betty, je continue à mon habitude et je note l'avancée du comptage avec des fils. Par 10.

 



Ceci dit, même des pros comme Peggy Osterkamp utilise des chaînettes de comptage

 

 



La chaîne finale. On a peine à imaginer que ça va être harmonieux, mais je crois connaître un peu les jeux de couleurs, j'ai assez confiance. Un fond de doute, bien sûr, mais confiance.



On continue avec le montage de la chaîne (3). Je la déplace de l'ourdissoir en mode classique (chaînette type crochet). Mais on peut la déplacer en boule (à la mode de Sarah Lamb), ou sur un bâton - ce que Betty nous démontre au stage (j'ai fait une vidéo, dispo pour les autres élèves).
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