Au fil de l'autre

Carnet de notes de mes explorations: filage, tissage et teintures
  

Robinson des bois et ses camarades de jeu

21.11.15 Je cite parfois sur les forums ou dans mes textes certains "caractères", comme "Robinson des bois". C'est qui, ce "Robinson des bois" que je suis parfois?  Au fil de l'explication j'écris le brouillon des "profils" en artisanat d'art tels que je les vois, dans la branche naturo en tout cas.




... Robinson ou 'LFEP' (La Fin Est Proche):  quand je me sens plus Mad max que les autres jours. Apprenons à vivre en autonomie, on ne sait jamais, pour le cas où il n'y a plus de distribution d'eau ou d'électricité. Je ne suis pas seule si je me base sur le nombre d'inquiets à la faveur du bug de l'an 2000 ou de la prédiction maya de 2012.

Dans notre chalet au fond des bois près de Bouillon, hors contexte mad-max, nous n'avons ni eau ni électricité. Captation d'eau de pluie et panneaux solaires. Mes techniques de teinture "sans chauffe" et "le moins d'eau possible " conviennent parfaitement. Si je veux de l'eau courante, je dois faire 3 km à pied pour puiser dans la rivière. ça motive à épargner l'eau! 
J'ai aussi imaginé ces techniques pour mes périples fréquents en camping-car.

... des Bois (alais "JVSM": les jours où Je Veux Sauver le Monde):  quand je me sens tellement responsable de l'état de la terre que je récupère des bouteilles en plastique dans les poubelles du club de tennis pour les mettre en déchetterie. Quand je veux préparer des tisanes biodynamiques pour les arbres du parc communal. Un peu excessif. Heureusement, par passades. Très casse-pied pour les proches. Priez pour eux!

L'écolo des bois ne veut pas s'éclairer à la chandelle mais il vit en décroissance, achète le moins possible, recycle et s'arrange même pour ne pas produire de déchets, plutôt que de les recycler. Compost jardin incontournable. Utilise l'électricité quand il ne peut pas faire autrement. Il a des panneaux solaires partout, parfois une éolienne dans le jardin. Il s'inquiète de préserver la biodiversité et le patrimoine de nos artisans/agriculteurs. S'il habite à la campagne, il entretient son potager en permaculture ou en biodynamie; il élève des animaux de races en voie de disparition.

Au fait, non, mamzelle Robinson des bois ici présente n'est pas habillée d'une longue jupe mauve à fleurs et chaussée de sabots!

L'écolo fluo. Je suis la plupart du temps une écolo fluo, plus du tout Robinson, plus des bois non plus, càd que j'accepte avec résignation le monde comme il va, mais je négocie le plus possible vers l'autarcie. Fluo? En cuisine, j'utilise du papier sulfurisé, un congélo, etc. ce qui est exclu pour les écolos purs et durs. Je suis une écolo fluo, mais prête à débourser plus pour acheter local et fermier, cependant.

Grosse moto, on pourrait associer "écolo fluo" et "bobo" car les deux restent attachés à leur confort.

Hors son rapport à la consommation et à la pollution, l'écolo est préoccupé de la source éthique, durable, solidaire de ses achats. Et ce, quelle que soit sa catégorie ci-dessus. Pour lui, il n'est pas pensable de faire bosser des gamins de 5 ans en Thaïlande, ou des ouvriers sous-payés en Chine. Il est hors de question que des ouvriers se niquent la santé pour produire du cuir pas cher (voir l'article du canard enchaîné ci-joint xx).  Etc etc vous connaissez nos petites manies

Il est souvent solidaire localement aussi: pourquoi être solidaire avec les pays d'autres continents et laisser nos fermiers étouffer sous la pression des grands groupes? Il achète donc autant que faire se peut chez le fermier ou dans ces filières.

Autre version de l'écolo, qui le devient par la force des choses: la princesse aux petits pois. Je le suis quand, fragile, je redeviens hypersensible à tant d'éléments de l'environnement et de l'assiette que je n'arrive plus à faire le tri. Quand c'est possible, la princesse évite les toxiques dans son environnement direct. Or, même en teinture végétale naturelle, on est confronté à des formes de toxiques.

Diogène, à l'image du philosophe grec représenté dans son tonneau, il travaille à la sobriété volontaire, au dépouillement. Le jeu est de ne vivre qu'avec 100 objets (vêtements, accessoires, etc.). Aïe, si je prenais le temps de compter ce que j'ai accumulé dans mon bordel mobile de campagne (mon camping-car), je suis au-delà de la norme. En teintures, il n'utiliserait que les végétaux glanés et les jetterait au compost après utilisation.

Livingstone. C'est le naturo explorateur par essence. Souvent il faut un ramasseur d'idées derrière lui, car son essence est de se tailler un chemin à la machette. C'est un casanova de la découverte, l'une chassant l'autre, il ne s'attarde pas.   

Il me reste à décrire les autres profils comme la glaneuse, Tante picsou, la scrapbookeuse, la plasticienne multimédia et Mamzelle Picassa - ce qui est ébauché dans "Quelles intentions/finalités en teinture maison des fibres (l'horizon des teinturiers)".

          

J'ai exposé tous ces profils un peu par jeu, pour mes camarades de forum et de stage. Je ne perds jamais cet horizon de vue quand j'écris un livre (anciennement de nutri, aujourd'hui projet teintures). En espérant que tous y trouvent leur miel.

 

Demain: les "divers schémas mentaux" ou comment chacun s'approprie une technique - autre façon de profiler l'humain apprenti.

J'ai aussi exposé dans un autre blog une autre façon de se positionner dans le monde des fibres dans le billet "Explorer l'ambiance nature dans le monde du tricot, du crochet et du tissage: un périple par étapes".

 

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