11.12 Les rouges et les roses naturels
Source classique des teinturiers dans nos contrées
- on obtient des rouges plutôt froids (fuchsia - vers les bleus) avec de la cochenille (insecte) – bonne résistance lumière sur coton, soie et laine
- les mêmes plus violets avec la gomme-laque (lac dye) – bonne résistance lumière sur coton, soie et laine
- des rouges plus chauds, plus brique avec de la racine de garance – très bonne résistance lumière sur coton et laine, médiocre sur soie
orangés en acide
(pourrait être dans la classe "couleur sauvage" si l'on récolte la garance sauvage)
- des roses beiges chauds avec la garance sans mordançage
- des roses très denses sur coton et soie avec le carthame - fugace
recette spéciale
- avec du bois rouge non protégé (le bois de sappan, qui remplace le pernambouc sous le nom de "bois du Brésil") on obtient du rouge, parfois du grenat avec cuivre ou fer, surtout en bains alcalins (acide: plus orangé)
100%
n'est pas résistant à la lumière -> pour l'hiver ou les châles de soirées d'été
(pourrait être dans la classe "couleur sauvage" si l'on récupère la sciure chez un luthier)
- bois de Santal: rouge à grenat en alcalin - 200% (ou ajouter éthanol pour extraire colorant)
Il faudra trouver une solution proche pour remplacer la cochenille dans la palette de tons, car on s'avance vers une pénurie. L'industrie alimentaire en utilise des quantités pharamineuses comme colorant alimentaire.
anciennement on obtenait du rouge franc avec kermès (insecte) – bonne résistance lumière sur coton, soie et laine - épuisé
les rouges sauvages
Sauvages: on récolte des plantes cultivées au jardin en fin de saison, on glane lors de promenades ou on récupère d'une cuisine ou d'un magasin (périmés chez l'herboriste, fin de marché chez le maraîcher, déchets restaurant libanais pour les avocats...). La tenue lumière et lavage n'a pas été testée, en général.
- les noyaux d'avocat donnent un rose indien soutenu sur toute fibre (les pelures: beige rosé) à condition d'être travaillés en macération basique
- fleurs de millepertuis si l'on utilise la méthode 4couleurs - voir JD1 p97 - xxx
- les baies du raisin d'amérique (phytolacca decandra) donnent du cramoisi avec alun
cette mauvaise herbe
envahit les forêts comme Fontainebleau près de Paris, elle étouffe les camarades, voir les campagnes d'arrachage
à mon expérience, les baies ne teignent que fraîches et à 400%
réputées fugaces, mais la méthode de Leigh permet de les rendre stables à la lumière et au lavage
- la racine de rhubarbe donne de rose indien à grenat selon les fibres, en fermentation alcaline - stable à la lumière et stable au lavage si on évite les acides (auquel cas elle retourne à son jaune classique)
- la racine de rumex donne des roses indiens en macération basique - d'autant plus roses selon JD si récoltés fin été et avant fin novembre, surtout après été sec et chaud
graines de rumex: voir ci-dessous
- l’écorce de bouleau en extraction alcaline donne des roses indiens sur certaines fibres, des briques sur d'autres - stable lumière/lavage
- le chou rouge en très acide - pH 2 - tire vers les rouges - fugace et instable au lavage
- pour les Sudistes: l'écorce d'eucalyptus cinerea donnerait des rouges à aubergines selon JD, si on les cuit longtemps (tester l'extraction alcaline);
je n'ai pu tester, y a pô en BE
non testés ou sans succès:
- écorce de bourdaine - en cours de test: il se pourrait que ce doive être de l'écorce de nerprun, de la famille des bourdaines
- rouge avec gallium verum et boreale
- rouge avec racines de potentilla
- brun rouge avec les feuilles érable rouge japon selon SD et selon FH (pas eu le même résultat, j'ai testé en automne)
- roses avec cones d'aulnes (selon JDp. 73);
- roses avec fruit de sumac (pas pu reproduire, testé en bouillon ordinaire, récoltés en automne)
- roses avec écorce de pommier ou poirier ou prunier selon JDp111;
- roses pink selon JD1 avec écorce d'orme alunée
- jus de cerise rouge en acide selon FH;
- origanum vulgare: rouge clair selon FH avec alun (brun noir avec du petit lait);
Graines de rumex
Leena de Riihivilla s'est inspirée pour des rouges de l'expérience de l'écossaise Su Grierson ("Dyeing and Dyestuffs"): les graines de rumex, cette affreuse envahissante des bords de champs, donnent de beaux rouges à condition d'être récoltées en septembre. Leena a cuit les graines pendant 4 heures, mais on pourrait pratiquer l'extraction alcaline à froid, calmement, pendant 2 semaines sans surveillance. Les tons sur laine semblent clairs, mais elle n'a utiisé que peu de graines. A réessayer en plus dense.