Au fil de l'autre

Carnet de notes de mes explorations: filage, tissage et teintures

Retour à l'atelier de teintures végétales

2.4.2023 Après le détour "semis d'hiver", il est temps de revenir à l'atelier de teintures, abandonné depuis janvier 2022 à cause de mes problèmes de santé (merci le pseudo-vaccin!). J'ai enfin trouvé la soluce pour revivre. Adoncques: retour à l'atelier. Je revois les bases, autant les partager. Je m'inspire des cours et des recettes de Michel Garcia (MG en abrégé).

Je m'apprête à passer quelques jours de teintures végétales, en produits bruts (càd pas en extrait végétaux - pas de choix politique ici, uniquement un choix de goût: je préfère voir les végétaux donner leurs couleurs en une forme de soupe).

Je m'inspire des cours et des recettes de Michel Garcia bien que je lis d'autres auteurs. C'est lui qui me semble le plus pragmatique, c'est lui qui explique le mieux les bases accessibles aux profanes. Je n'ai pas de besoins professionnels comme lui, je peux donc être un peu plus souple que lui.

Ceci sont mes notes d'atelier de hobbyiste, qui aime le travail bien fait et durable. Ne les prenez pas pour un cours, ce n'est pas un tuto. Ce sont des notes pour des copains, quoi. Si vous voulez les infos tout à fait fiables, recherchez-les auprès des sources, comme les merveilleux DVD de Michel Garcia. Ou suivez son compte facebook, il y communique ses expériences et annonce ses stages. J'achète mes fournitures chez lui.

Stock fibres et stock teintures

En tons vierges, j'ai un stock de fils de coton, de soie et de laine (origine de cette dernière inconnue, j'ai acheté un stock de tisserand). J'ai aussi des filés mains, à partir de gotland gris (clair et foncé). A peu près une trentaine d'écheveaux en tout. On peut très bien teindre par petites séries, ma nature préfère la concentration sur quelques heures.
Je procède en deux temps: le mordançage le premier jour, la teinture au moins 4 jours après. Je cible deux jours entiers où je peux me libérer.

Stock

Je vérifie mon stock de petits bouts de tyvek prépercés, de pinces à linge, d'alun (AlSO4), de carbonate de soude (NaCO3), de sulfate de fer pur (pas celui des jardineries, souvent contaminé), de vinaigre domestique à 8°, de teintures brutes, de savon de marseille liquide, de languettes pH; je descends le thermomètre de la cuisine; je prépare la spirale chauffante pour l'indigo. Je vérifie l'état des casseroles (pas d'éclats...), la disponibiilté des couvercles, des manches à touiller, des tubes à laine (des morceaux de tuyaux plastiques, sur lesquels j'enfile les écheveaux pour pouvoir les manipuler facilement, je cherche les photos), des assiettes de récup' (pour garder l'écheveau au fond du bouillon; pour empêcher que les fibres dégoulinent leur couleur sur le sol, etc.).

Si j'envisage de tamponner des tissus ou des mordants, je vérifie les chutes de frigolite (polystyrène compacté, en FR?) ou j'en crée de nouvelles: je colle du tissu sur les formes, pour qu'il prenne bien la solution.

Laver, étiquetter

Je ne compte pas dans ces deux jours le lavage, car je le fais en machine (oh, la gaspilleuse!). J'ai d'abord lavé les fibres soigneusement. C'est pour les tissus qu'il faut décatir longuement. Les fils ont moins d'apprêts. Lavage de la laine et de la soie en écheveaux, dans un sac à linge, sur programme ad hoc. N'utilisez pas le programme "30°" seulement, l'essorage sera si violent que vous aurez probablement feutré la laine.
La soie a mal supporté un premier essai en programme ordinaire à 40°C, elle en a perdu son brillant. Bizarre, elle sort plus belle du programme doux, pourtant à 40°C aussi.

Les cotons en machine: plus difficile, l'un d'eux, non mercerisé en sorti hyperbouclé. Cela se règle en le bobinant mais c'est aussi bizarre.
J'insiste sur le lavage car plus d'une copine teinturière s'en prive, prétendant que le bain de mordançage lavera. C'est hélas faux. Que risque-t-on? Perdre une partie de la couleur, qui se sera attachée aux apprêts ou graisses de filature.
Voilà, tout est lavé, étiquetté avec du tyvek: source, grammage, densité en peigne puisque je tisse. Je taille un coin de l'étiquette dès que c'est lavé, c'est mon repère. Je taillerai l'autre coin inférieur quand ce sera mordancé.

J'ai ainsi le choix quand je pars de l'indigo: je peux prendre les écheveaux non mordancés, puisqu'ils le seront après le passage en indigo. Je peux aussi utiliser ces écheveaux de laine non mordancée pour des monobains à la Michel Garcia: bourdaine, garance cochenille, orcanette, etc.

On peut relire mes dernières notes des bases, soit celles de fin 2021, on y trouvera peut-être des infos complémentaires.

J'ai aussi retrouvé un billet qui sera peut être utile: "Le planning  du slow-dyer organisé"

Jour 1 Mordancer

Comme je ne sais pas ce que je ferai exactement, je mordance la moitié des écheveaux pour chaque fibre: la laine et la la soie au sulfate d'alun, le coton à l'acétate d'alun. Pour se rappeler les doses:
Je mordance à froid pour la soie et le coton, à température tiède > 40°C pour la laine, via ma technique de marmite norvégienne (voir ici: je monte l'eau à ébullition, j'y trempe a laine, je couvre chaudement, je laisse une nuit).
A l'atelier, qui est dans notre buanderie, je n'ai que des petites plaques chauffantes, peu puissantes. Il me faut une heure pour chauffer à ébullition 10 litres d'eau, en partant de 50°C. Imaginez quand je dois garder la température... Dès que je peux jouer de la marmite norvégienne, je le fais. Dès que je peux travailler avec l'eau chaude telle qu'elle sort du robinet (50°C chez nous), sans chauffer, je le fais.

 

Jour 1 Bains de mordançage

Laine et soie

Je prépare un bain de sulfate d'alun à partir d'eau la plus chaude au robinet: 10 litres dans une grande casserole, eau que je maintiens à cette température grâce à une petite plaque chauffante. Notre eau est "calcaire" càd riche en minéraux, ce qui impacte le résultat, mais elle n'est pas sale comme l'étaient les eaux de rivière. Je n'utilise donc pas de crème de tartre. Un jour, je demanderai son avis à Michel Garcia. Je n'emploie jusqu'ici a crème de tartre que pour obtenir des rouges de cochenille, qui sinon sont plus fuchsia.


Je verse la dose de sulfate d'alun en fonction du poids des fibres et de la qualité de mon eau (robinet ou "morte" alias eau de récup' du séchoir, la dernière permet de moindres doses d'alun). Je mets 600g d'écheveaux à la fois dans la grande marmite, j'ajoute donc 12% de sulfate d'alun en fonction du poids sec des fibres -> +- 75grammes. Certains, comme Jenny Dean, gardent le bain d'une fois à l'autre. J'ai trop de soucis à le faire chauffer pour procéder ainsi. Techniquement, on peut garder le bain de sulfate d'alun d'un jour à l'autre.

Nos Anciens maintenaient le bouillon de mordançage pendant deux heures, à +- 80°C. Certaines de leurs recettes réclament 24% d'alun, je suis Jenny Dean et d'autres qui se contentent de 8 à 12%. Pour garder le bain tiède, en hiver, je pose la casserole sur le haut du poêle en fonte du salon.

NB. La soie supporte très bien l'acétate, voir paragraphe suivant (j'ai des fils mélangés coton/soie).

Coton etc


Le bain d'acétate d'alun pour les cellulosiques ne peut PAS se conserver, il se dégrade. Je n'en fais que la dose nécessaire le jour X. Je calcule, pour chaque écheveau de 100g: une base d'une tasse d'eau, à laquelle j'ajoute 25 grammes de sulfate d'alun dilué dans un fond d'eau bouillante. Après deux minutes, j'ajoute 12.5 g de carbonate de soude (ou de cristaux de soude, par défaut; moins bien selon MG), aussi dilués dans de l'eau bouillante. Je touille. La solution est opaque. J'ajoute 1/2 à 600ml de litre de vinaigre blanc de cuisine (à 8°) jusqu'à ce que le liquide devienne translucide. Je multiplie ces doses en fonction du poids sec que j'ai à mordancer.


Je tremperai les cotons à froid dans ce mélange, au moins dix minutes, en pressant les écheveaux de temps en temps. J'essore et je rince. Je pends et laisse sécher à coeur. Si je suis pressée de teindre, zoup au four de la cuisine, à 150°C, entr'ouvert. La famille apprécie peu, mais tant pis. Je n'aurai alors plus qu'à neutraliser en bain de craie et teindre.


NB Selon MG Si on n'a pas de carbonate de sodium (qui donne un mordant bien transparent), on peut diluer de la chaux ou de la craie dans le vinaigre. La solution sera un peu blanchâtre, on aura de la peine à déceler le bon moment où l'acétate est prêt.

 

Si je chronomètre la procédure accélérée, non patiente, selon les conventions que j'utilise dans mes livres de cuisine pour les Jules, pour un simple bain d'acétate d'alun du Jules pressé, celui qui ne peut attendre quelques jours de séchage:

En photos ci-dessous:

1. J'ai beaucoup de fils et de tissus à mordancer. J'ai rempli une casserole d'eau. Je pourrais utiliser un seau aussi puisque tout se passe à froid

2. Séparément, je fais fondre de l'alun dans de l'eau chaude - à l'eau froide, ça ne se dissout pas chez moi, je dois avoir une autre source d'alun, j'utilise celui de couleur-garance ou celui de la droguerie LeLion à Bruxelles. Puis je le verse dans le seau.

3.Dans la même petite poele , rincée, je fais fondre les cristaux de soude de la même manière. Je les verse ensuite dans le seau. Sur ce temps l'eau alunée a reposé deux minutes par la force des choses. Je laisse encore reposer deux minutes

4. ça mousse bien;
je verse petit à petit l'eau vinaigrée, je tournicote, ça devient limpide

5. Avant ça, j'avais lavé les écheveaux ou décati les tissus au détergent et cristaux de soude (les textes classiques demandent un décatissage de DEUX heures! Je le fais pendant une heure).

Je dépose dans l'acétate d'alun le coton, je malaxe pour que l'alun pénètre bien au coeur de la fibre. Je laisse dix minutes. Cela suffit, c'est même trop longtemps si je compare à ce que fait MG pendant les stages. J'essore et je pends à la corde à linge.


NB: bien vu, ce n'est pas la même casserole! photo ultérieure...

Jour 1 Double mordançage avec noix de galles

Pour certains tons plus denses, plus profonds, je précède le bain d'acétate d'un mordançage aux noix de galles, dont j'ai encore un grand stock: 20 à 30% de galles en poudre versus PTS (10% si acide gallique en extrait). J ajoute dans le bain des restes d'infusettes de thé noir, je ne sais pourquoi mais la couleur sera plus profonde ensuite, sur les cellulosiques. Il m'arrive d'ajouter ces infusettes dans le bain de teinture, aussi. Je ne combinerai alors pas à un post-bain de fer, qui noircirait trop le ton (à cause des tanins de galle). Je rince soigneusement, pour libérer les tanins mal liés qui sinon niqueraient l'alun ensuite.

J'ai broyé les noix de galles à l'aide d'un superblender. Je les laisse dans un bas nylon et je chauffe fort, pour extraire les principes tanniques. Je n'emploie que la noix de galles car j'en ai beaucoup. Je la privilégie aussi car elle mordance en laissant un ton clair. Sources de tanins claires : galles, sumac, tara; autres sources à fond beige: acacia, châtaigner, myrobolan.

Petit jeu de la procédure pour le Jules pressé: ce serait réduit à 2H15 de concentration. Le travail ne sera pas pro, mais au moins il sera fait! Dans les règles de l'art, on laisse sécher plusieurs semaines les fibres mordancées... Ici, on joue au superpressé.

 

Jour 1 Gel mordants

Si j'ai des projets de teinture de tissu, c'est ce jour-ci que je prépare les mordants en gel et que je les applique sur les tissus que je ne veux pas teindre en totalité. Je les tamponnerai, je les peindrai au pinceau, par exemple.

Selon la recette de MG: 200mlde litre de vinaigre de cuisine, 20g de sulfate d'alun , 10g de carbonate de soude , que j'épaissis avec 2g de gomme de guar. Le même mordant au fer ou au titane: remplacer l'alun par sulfate de fer ou titane. ON peut mélanger fer et alun; titane et alun moitié moitié, pour d'autres tons. C'est à peindre ou à tamponner, ce qui me donnera des zones plus foncées . Si je fais un mordant fer/galles je peindrai du presque noir. Je fais aussi un gel mordant d'enlevage (recette MG): 100ml d'eau, 20g d'acide citrique et 1g de gomme de guar.

Je garde au frigo si je n'utilise pas tout le même jour. Dix jours, à vue de nez.

Ces tissus devront être séchés à coeur, puis passés à la vapeur pour fixer le mordant, c'est à dire pour que l'alumine se décompose et se fixe sur le tissu (voir chez MG comment il fabrique un vaporisateur à base de récups: "on roule le tissu autour d'un bâton; on le place vertialement dans un tuyau de poële ajusté sur une gamelle d'eau bouillante. La vapeur envahit le tuyau, qui devient en quelque sorte une "chambre d'oxydation".).

NB. Je demanderai à Michel Garcia si on peut fixer au microondes, roulé dans du cellophane, comme on le fait pour les teintures classiques.

Jour 1 Cuve indigo

Je profite de ce jour-là pour relancer la cuve d'indigo, qui aura ainsi quelques jours pour se remettre à vivre. Chercher sur indigo dans les archives de billets ou voir le résumé principal 15.6.15 Fiche-tuto. Teindre en bleu (toutes fibres, cuve d'indigo 123; coton: au fer)

C'est par la cuve d'indigo que j'amorcerai les teintures: soit finales pour les bleus, soit prébain avant mordançage pour les violets, grenats, noirs, verts.

La cuve 123 "organique" de Michel Garcia est prodigieuse par sa capacité à se réveiller facilement, même après dormance d'un an. Je lui trouve des défauts (la teinture des papiers faits main est plus belle, plus nette en cuve hydrosulfite, à mon expérience; MG expliquera un jour pourquoi). Les gens qui se plaignent du dépôt de chaux ont tout simplement oublié de préparer une grille pour maintenir les fibres au-dessus de la chaux. Je n'ai plus teint depuis plus d'un an (janvier 2022), je suis curieuse de voir comment la petite cuve va se comporter. A la limite, je la neutraliserai, je récupérerai ce qui reste d'indigo et je repars à zéro.

Jour 1 Cuve de fer

Je profite de cette journée "technique" pour préparer une cuve de fer de base, dans laquelle je rajouterai du sulfate au fur et à mesure des besoins. 5 litres d'eau tiède et 20g de sulfate pour commencer. L'acétate de fer serait mieux pour les cotons.

NB J+1. Il m'arrive de réfléchir. Pas de cuve de fer, au final. En effet le sulfate ne convient ni aux cotons ni à la soie. Je ferai de petits bacs de sulfate et d'acétate de fer selon les besoins.
NB Distraits: si vous faites une soupe de clous (ou de tampon acier), c'est au vinaigre! J'ai lu des recettes où l'on fait tremper de vieux clous dans de l'eau. Rigolo. Le jus vinaigré que vous récupérez après une semaine ou plus sera de l'acétate de fer, qu'il faudra diluer d'eau.

Jour 1 Sécher

Je laisse la laine humide, non essorée, sur le fil à linge. Je rince et j'essore le coton, qui devra être supersec à coeur avant que je ne puisse le traiter avec une base puis teindre - raison pour laquelle le jour 2, alias le jour de teinture, sera dans une semaine.

Je rince la laine, je l'essore et je la prends sur le fil à linge.

Je n'ai jamais vu de différence flagrante entre les tons à base de mordançage de la laine en laissant maturer ou pas, comme ci-dessus. Mais je ne teins pas assez souvent, ni d'assez grandes quantités pour pouvoir juger. Je procède ainsi car les teinturiers d'avant l'industrie le faisaient, car des pros comme Michel Garcia le conseillent (à mon souvenir). Cela ne me coûte rien. Si je suis vraiment pressée de voir monter la couleur sur une fibre, je (pré)teins à l'indigo ou je fais des monobains à la MG. Préteinture: pour les violets et les verts; parfois pour les noirs. Je (re)mordance ensuite, avant le bouillon de nuançage.


J'utiliserai les gotland filés mains, même gris foncés, pour des garance et des indigo, j'obtiens des tons profonds et chatoyants ainsi.

Jour 1 Amorcer extraction en macération alcaline à froid

J'amorce quelques seaux d'extraction, couverts, avec de l'eau, des cristaux de soude dilués à chaud, et divers produits: garance, noyaux d'avocats, gaude, etc. J'y teindrai des laines à froid, pendant 48 heures; ou je récupérerai le bouillon de teinture, que je ramènerai au neutre avant d'y cuire les laines ou les cotons.

Seules les macérations alcalines à froid ne sont pas de MG - elles proviennent de la pratique historique de Jenny Dean. Je les ai souvent utilisées pour la laine. Je n'ai jamais testé le coton en macération alcaline froide. Ce sera le moment d'essayer. MG les déconseille, mais je devrai lui poser la question: pourquoi une macération à froid alcaline abîmerait-elle la laine alors qu'on teint cette dernière en cuve d'indigo alcaline, à 40°C? Sans souci annoncé par les pros... Ni Jenny Dean, ni Sandrine de Tricofolk, ni moi-même, n'avons vu de laines abîmées avec cette technique à froid.

J'ai par ailleurs relayé la reconstitution historique de tapis turcs teints en garance et fer (pour du violet), dont la qualité a été étudiée en laboratoire. Il semblerait que la technique à froid préserve la laine des dégâts du fer, dégâts réputés graves sur la laine. Idem: question à MG.


La semaine suivante

Jour 2 Teindre la laine

Je laisse tremper la laine, mordancée ou pas, pour en rincer l'excès d'alun et pour qu'elle soit bien imbibée d'eau avant teinture.Je peux teindre directement, ce qui n'est pas le cas du coton.Pour la lainte, j'utilise un seul grand bac d'eau pour mes 8 écheveaux de laine mordancés et 3 bruts.

Teindre la laine sans mordancer. Avec les écheveaux non mordancés, je vais pratiquer en monobain à la Michel Garcia: je calcule 10% du poids sec (PTS) en noix de galles, 10% en acide citrique (le jus de citron est bien trop cher), 50 à 100% en poudre de teinture. J'aime précuire les noix de galles pour bien extraire les tanins, puis j'ajoute le colorant et le citrique et je peux continuer à température tiède.

Jour 2 Teindre le coton: fixer l'alun

Quand le coton est bien sec, je peux fixer l'acétate d'alun. Si vous oubliez cette étape de neutralisation, la couleur ne montera pas bien...

Avant de teindre, tremper cinq à dix minutes les fibres dans une solution neutralisante si elles ont été mordancées récemment à l'AA. Si elles ont eu le temps de sécher de longs mois, elles sont déjà "neutralisées". Il suffit alors de les tremper dans de l'eau à peine savonneuse, pour les imbiber soigneusement avant la teinture. Ne plus laisser sécher, teindre illico.
Je fixe en séries dans un même bain, que je conserve quelques jours. S'il s'acidifie, c'est que je n'aurais pas laissé les fibres alunées sécher à coeur.

Si je faisais des impressions sur tissu par enlevage du mordançage sur certaines zones, c'est ici que je peindrais à l'acide citrique dilué.

Jour 2, quelques jours après. Bouillons de teinture

La suite sera dérivée de mes tests depuis quelques années. Les dosages des bouillons sont exposés sur mon site, par type de couleur, j'inclus mes expérimentations. Un de ces quatre, j'en ferai l'inventaire. La majorité des couleurs montent dès 50° sur la fibre, je n'emploie pas de hautes températures, sauf cas spécifique. Je les laisse dans le bouillon parfois une nuit entière. Je sais que, selon la température, d'autres principes colorants seront libérés, mais je dois faire avec ce que j'ai à disposition à l'atelier, càd ces pathétiques miniplaques chauffantes.

 

Et voilà, tout est bien remis en place dans mon petit crâne, je peux descendre à la buanderie et commencer. Action! Des nouvelles sous peu.